Ecologistes malgré eux
A l'image des Roms en Europe et des Dalits en Inde, les Akhdams forment au Yemen un groupe social marginalisé, ou - autrement dit - une caste. Moins connues, car peut-être moins organisés que les communautés intouchables indiennes, près d'un million d'Akdhams se regourpent dans les bidonveilles de Taizz ou Sana'a.
Réjetés par les yéménites depuis 1500 ans,leurs courleurs de peau serait à l'orgine de cette ségrégation. le plus souvent cantonnés à la collecte des déchets, les akhdams se sont organisés pour en faire la première activité écologique du pays
Sur l’origine des Akhdams de nombreux mythes circulent au sein de la sociéte yéménite : l’un d’entre eux voudrait que les Akhdams, d’origine abyssine, soient arrivés d’Ethiopie en 529 avant notre ère pour envahir le Yemen et finir par en constituer – aujourd’hui la population la plus pauvre et la plus marginalisée du pays.
En fait, leur origine ethnique reste indeterminée : Leur présence au sud est de la péninsule arabique pouvant etre aussi ancienne que n’importe qu’elle autre. Et c’est une classification ethnique arbitraire qui fut la cause de la dévalorisation du statut social des Akhdams. Suite à la révolution de 1962, la hiérarchie sociale et le systeme de caste jusqu’alors établi de façon héréditaire se sont peu à peu dissous au sein de la société yéménite ; sauf pour les Akhdams qui sont restés en marge. Considérés comme étrangers dans leur propre pays, ils sont plus d’un million - soit entre 5 et 8 % de la population - à se regrouper le plus souvent en périphérie des villes comme ici, dans le quartier d’Al Maftash à Taizz, dans des conditions rustres et précaires.
Le quotidien des Akhdams se confond le plus souvent a celui des autres marginalisés du pays : anciens militaires déchus de leur poste en Arabie saoudite après la guerre du Golf, clandestins arrivés de Djibouti ou d’Ethiopie....